Touchée par le trafic de drogue, la cité Saint-Martin, au sud de Montpellier, a perdu sa quiétude au fil des ans. Commerçants et habitants aimeraient renouer avec la tranquillité mais ils sont dubitatifs vis à vis de l’opération coup de poing menée la semaine dernière par les forces de l’ordre.
Les camions de CRS ont déserté les rues de la cité Saint-Martin et plusieurs jeunes traînent ce lundi encore devant l’entrée de la tour de 18 étages devenue tristement célèbre pour son point de deal. Dans quelques heures, préfet, maire et procureur seront sur place pour dresser le bilan de l’opération « Place nette » menée à grand renfort de CRS la semaine dernière. Capuche sur la tête et béquilles entre les mains, le jeune qui ne nous lâche pas du regard, n’est certainement pas au courant.
Coups de feu en l’air et course-poursuite
Autour, la vie continue, calme en apparence. Mais il ne faut pas aller loin pour entendre le désarroi des habitants. Jeune retraitée, Jocelyne* a toujours vécu dans le quartier. Ses parents nonagénaires ne l’ont jamais quitté non plus. Un cas devenu rare au gré du renouvellement des populations. « Ça me donne envie de partir mais je suis bien une fois dans mon appartement. » Cette propriétaire l’a équipé de double vitrage pour étouffer les coups de feu intermittents et les sirènes des courses-poursuites presque devenus monnaie courante ces derniers temps. Elle a aussi placé une porte blindée à l’entrée et pour accéder à sa cave. Cela n’a pas empêché une bande de jeunes, munis de barres de fer, de casser le carreau de la porte de son immeuble il y a quelques jours. Construite à la fin des années 50 pour accueillir les rapatriés, cette cité n’a pas été abandonnée par les pouvoirs publics. L’ancien commissariat a été remplacé par une Maison du vivre ensemble. Une Maison pour tous propose un panel d’activités. « L’ambiance s’est dégradée il y a une quinzaine d’années », assure cette habitante.
Des points de deal mouvants
« On a commencé à trouver des seringues derrière le centre commercial. On a vu apparaître des points de deal, rue Jean Vaché, le square derrière la poste (…) avant de se fixer au pied de la tour. L’immeuble s’est transformé en souricière avec des caves squattées pour cacher de la drogue. Quand ce n’est pas dans une voiture. Mais quand on appelle la police, ils répondent : ‘Saint-Martin, on ne se déplace pas' ». Même son de cloche chez ce commerçant qui préfère conserver l’anonymat. « Les jeunes faisaient du feu la nuit au pied de la tour. Tous les matins, il fallait nettoyer les restes du brasier. » Si lui a quitté le quartier, il y conserve son commerce. « Avant ce n’était pas du tout comme ça. Je me suis investi ici. C’est mon fonds de commerce, mon gagne-pain. On rend service aux habitants. J’ai des clients ici y compris au sein même de la tour. J’ai eu les parents, puis les enfants. » Ce qu’il pense de l’opération Place nette ? « J’espère que cette opération de police va s’inscrire dans la durée avec des rondes régulièrement la nuit pour les empêcher de trafiquer. » Un de ses collègues du centre commercial est plus sceptique. « Le deal ne sera jamais éradiqué tant qu’il y aura des consommateurs. Outre l’aspect sécuritaire, il faut traiter l’accompagnement social. Je connais très bien les familles. Les parents sont parfois dépassés. Il faut lutter contre la déscolarisation. J’ai envie de dire que, parfois, des jeunes sont dealeurs malgré eux. Au mieux, cette opération va nous libérer et déplacer le problème. » Lui n’éprouve pas de sentiment d’insécurité. « Ils respectent les gens qui travaillent ici. »
Une femme blessée dans sa salle de bains
Pas sûr que l’habitante qui a reçu des éclats de balle dans sa salle de bains, en octobre, partage le même avis. Tout comme cet autre habitant, témoin de la mort d’un jeune de 21 ans en 2020. « J’ai failli me faire renverser par une voiture de police. Quand j’ai vu les pompiers faire un massage cardiaque à un homme allongé au sol, j’ai compris. » Lui aussi songe parfois à quitter la cité mais « j’y suis attaché. La ville est juste à côté, la plage à 5 minutes, la gare aussi ». Dubitatif sur l’opération « Place nette », il estime qu’une présence policière quotidienne serait plus efficace. Un sentiment plutôt partagé entre les blocs de la cité Saint-Martin.
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