La municipalité dénonce le fait que des ouvrages provisoires, installés depuis la tempête Alex, ont été une nouvelle fois submergés par des crues causées par des intempéries.
Des inondations qui ne sont que trop familières pour les habitants. La commune de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes), a été de nouveau touchée par des crues liées aux intempéries ce lundi 24 juin.
Une vingtaine d’habitation se sont retrouvées isolées en raison des dégâts causés sur au moins deux ponts, tandis que deux autres ouvrages sont encore « en surveillance », indique l’adjoint à la mairie, Thierry Ingigliardi, auprès de BFMTV. La commune a notamment « perdu un ouvrage dans le quartier des loutres », précise-t-il ce mardi matin à BFM Nice Côte d’Azur, ajoutant que l’ouvrage « a été refait il y a moins de deux mois. »
L’élu précise que les ponts des Trois ponts et de Maïssa ont été submergés et ajoute avoir pu préserver les ponts avec l’aide de machine, « parce qu’on a pu faire un chenal pour remettre l’eau à sa place.
Des dégâts « tout à fait prévisibles »
L’adjoint à la mairie dénonce d’ailleurs la fragilité des ouvrages provisoires mis en place après la tempête Alex en 2020, dont la reconstruction totale n’est toujours pas achevée. Pour lui, les dégâts causés depuis lundi étaient « tout à fait prévisibles ». « Les dégâts, c’est toujours pareil, c’est les infrastructures provisoires qui ne tiennent pas », ajoute Thierry Ingigliardi.
« Là, avec des pluies normales, on a tout qui saute, parce que les ouvrages définitifs ne sont pas faits, on n’est que sur de l’ouvrage provisoire », dénonce-t-il. « Et le provisoire, ça reste du provisoire. Une fois, ça va. Là, on est pratiquement à la quatrième destruction des mêmes ponts. »
L’adjoint à la mairie de Saint-Martin-Vésubie, en charge de la reconstruction, s’inquiète surtout de voir que les destructions ont cette fois-ci été causées par des précipitations qui n’étaient pas particulièrement exceptionnelles.
« Les pluies aujourd’hui ne sont pas importantes, mais il pleut pratiquement tous les jours depuis une dizaine de jours. Il y a une accumulation. (…) D’où l’énervement de tous les gens, et moi le premier. C’est qu’avec très peu de précipitations, on a tout qui se casse et tout qui disparaît. »
« Ce qui est énervant dans l’affaire, c’est qu’avec 50mm d’eau, c’est-à-dire pratiquement rien, tout est détruit (…). Chaque fois qu’il pleut, je ne parle pas de tempête, toutes les routes ont disparu », poursuit-il.
L’élu dénonce une situation « insupportable » aussi bien pour les habitants que pour la municipalité, alors même que la question des ouvrages provisoires avait été abordée une nouvelle fois lors des dégâts causés par la tempête Aline en octobre 2023.
En mai dernier, la préfecture des Alpes-Maritimes avait fait le point sur l’avancée des travaux de reconstruction dans le département. Les services de l’État avaient assuré que « les travaux d’urgence ‘absolue’, de sécurisation et de désenclavement, ont été réalisés en décembre ».
Un temps de procédures « insupportable »
Un rapport judiciaire publié en début d’année mettait quant à lui en cause la gestion de la métropole de Nice concernant les travaux de reconstruction dans les vallées, tandis que la métropole dénonçait des erreurs de conception et de construction de la part des entreprises chargées de réhabiliter les ouvrages.
Thierry Ingigliardi dénonce aujourd’hui des difficultés de gestion de ce type de situation avec « les services de l’État », notamment en raison des procédures qui prennent du temps lors des épisodes de crues et d’intempéries.
« Quand on touche à l’eau, il faut toujours attendre, on a des contraintes par le DTM (Direction des territoires métropolitains, NDLR) parce qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut rapidement. Donc les gens sont coincés, et il faut attendre les autorisations de l’État pour pouvoir réparer, et ça, c’est insupportable pour nous », déplore-t-il.
Ce lundi, une cinquantaine de personnes ont dû être évacuées à Saint-Martin-Vésubie en raison des crues. Gaël Nofri, élu municipal et métropolitain de Nice, assurait dans la nuit de lundi à mardi que « les services de la métropole, du SMIAGE (Syndicat Mixte pour les Inondations, l’Aménagement et la Gestion de l’Eau, NDLR) des pompiers et de la gendarmerie » sont mobilisés.
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