Grâce à lui, la Grande pêche n’est pas tombée dans l’oubli. Lionel Martin fondateur à Saint-Malo du musée dédié aux Terre-Neuvas, est décédé, a-t-on appris ce vendredi 2 août 2024. Il avait 89 ans.
En 2003, c’est avec plusieurs camarades qu’il avait commencé à collecter souvenirs, photographies, objets… pour faire perdurer la mémoire de cette époque révolue, dont les témoins directs devenaient rares.
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« Son travail inlassable »
Le maire de Saint-Malo, Gilles Lurton, rend un hommage appuyé à ce Cancalais, qui avait embarqué à 17 ans pour Terre-Neuve.
Devenu capitaine pendant plus de vingt années, cet homme qui a sillonné toutes les mers du globe évoquait récemment sa plus grande fierté, ‘celle de n’avoir jamais perdu d’homme à bord’.
Après quarante ans sur les mers, « Lionel Martin n’a eu de cesse de témoigner ce vécu extraordinaire dans de nombreux livres et au travers de son travail pour la création du Musée des Terre-Neuvas avenue Moka à Saint-Malo », poursuit Gilles Lurton.
« Il est aussi à l’origine de la création du Mémorial de Saint-Malo, face à la porte de Dinan, érigé à la mémoire de ses compagnons Terre-Neuvas péris en mer. Par son travail inlassable pour faire vivre l’histoire de la Grande Pêche à Saint-Malo, Lionel Martin a su fédérer autour de lui et permettre à l’association Mémoire et Patrimoine des Terre-Neuvas de reprendre le flambeau. »
Il en était d’ailleurs le président d’honneur.
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« Je me faisais botter le cul »
Lionel Martin avait témoigné des dures conditions de Terre-Neuvas, à plusieurs reprises dans Le Pays Malouin. Ce passionnant et attachant marin avait notamment évoqué son début de carrière en 1952 : « J’étais mousse de carré, je servais les officiers. Cela faisait quand même 17 bonshommes à s’occuper et comme pour les autres, les journées étaient longues. Je me levais à 5 h, pour aller donner les rations de vin à l’avant du bateau. Quand il faisait mauvais, tu ramassais un paquet de mer. À chaque quart, je servais les casse-croûte aux différentes équipes. Certains n’étaient pas drôles. Je me faisais botter le cul par trois d’entre eux, car leurs assiettes ne brillaient pas. Mais comme on lavait à l’eau de mer, c’était impossible. Heureusement, un mécanicien m’a filé l’astuce : il fallait cracher dedans. Eh bien, pour les trois qui m’emmerdaient, c’est ce que j’ai fait ! »
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L’arrivée des chalutiers
Il avait raconté, aussi, l’arrivée des chalutiers, qui apportaient plus de sécurité : « Pourtant, les plus anciens, ceux qui avaient navigué sur les voiliers, n’aimaient pas trop ça. Car l’arrivée des chalutiers signifiait aussi que nous pêchions plus et plus vite le poisson. Donc les cadences étaient infernales ! […] On arrêtait seulement quand le froid était si intense que les trancheurs ne pouvaient plus travailler, vers – 10 ou -15°C. »
Lionel Martin avait publié son premier livre de souvenirs en 1986. Il a signé huit autres ouvrages, dont des romans comme Le bâtard des mers, en 2019, ou encore Le Naufragé du pôle, en 2022.
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